Agriculture

L'HISTOIRE DE L’AGRICULTURE EN ALSACE :

Moyen-âge :

Historiquement, la région alsacienne est marquée par la culture du vin. Au 10ème siècle déjà, près de 160 localités produisent du vin.

Fin du 18ème siècle et 19ème siècle :

A partir de 1765 une multiplicité de propriétaires micro-exploitants cultivent le vin. Ces derniers influencent la culture de la quasi-totalité de la plaine. L’Alsace est densément peuplée en comparaison d’autres régions de France, ce qui explique le grand nombre de propriétaires viticoles. En effet, la région alsacienne compte entre 30 et 75 habitants au km2 en 1766. En 1851, la densité a doublée et parfois même triplée. Les partages successoraux et la lenteur de l’exode rurale sont d’autres facteurs expliquant le nombre important de micro exploitants.

En Alsace, la surface agricole moyenne par agriculteur en 1862 est de 4,6 ha, contre 6.8 en France en moyenne et 13,4 dans le département de la Marne. La pénurie croissante de nouvelles terres à exploiter entraine l’Alsace vers l’agriculture intensive. Les cultures céréalières sont remplacées par des cultures dites commerciales, telles que la vigne, le tabac et le chanvre. Le manque de terre contraint les paysans alsaciens à privilégier des cultures plus rémunératrices à l’hectare. Ainsi, ces nouvelles cultures permettent de doubler, ou de tripler, la valeur de la culture à l’hectare.

20ème siècle :

Sous administration allemande au début du 20ème siècle, on constate une augmentation du nombre de cultivateurs et d’ouvriers agricoles. Le nombre de propriétaires exploitants augmente également.

 

L’AGRICULTURE EN ALSACE DE NOS JOURS :

Aujourd’hui, la surface agricole utilisée en Alsace est de 340 000 hectares sur les 833 000 hectares que comptent la région. Autrement dit, un peu plus de 40% du territoire sont des terres agricoles. 

55 % des terres sont consacrées à la production de céréales dont 37 % au maïs. L’élevage requiert 25% des terres, utilisées comme prairies. Enfin, 5% des surfaces sont dédiées à la viticulture, ce qui représente 16 000 hectares.

Le nombre d’exploitants en Alsace a grandement diminué les dernières années. Il s’établit à 7000 agriculteurs en 2019, contre 35 000 en 1979.

 

Focus sur l’agriculture à Schoenau

Schoenau est un village tourné vers le Rhin, la nature et la forêt. Mais c’est aussi un village où de nombreuses familles ont des racines agricoles. De beaux corps de ferme reflètent encore aujourd’hui ce passé rural. Le ban communal longe le Rhin et les terrains cultivés sont séparés de la forêt alluviale par la digue. Cette digue érigée vers 1840, a été le début d’une agriculture plus prospère dans notre commune. En effet auparavant les récoltes étaient fréquemment ravagées par les crues du « Rhin de cerises » à la fin du printemps. Avant les travaux de rectification et d’endiguement du fleuve, la bande rhénane était pauvre et les mauvaises langues disaient que les moineaux y mourraient même pendant la moisson !

image001Les terrains agricoles présents sur le ban communal sont variés et fortement influencés par les dépôts alluviaux du fleuve. Au sud vers le moulin d’Artolsheim et tout le long de la digue, jusqu’au camping, les sols sont faciles à travailler, avec une dominante de sables et de limons. Historiquement cette zone était privilégiée pour y cultiver le tabac, les asperges et les cultures légumières. A l’ouest du village, vers Richtolsheim et Artolsheim, les bancs de cailloux deviennent plus nombreux et l’irrigation est indispensable lors des étés secs pour réussir ses cultures. Si la zone en amont du château d’eau est appelée « Steinacker », en français « le champ de cailloux », ce n’est pas un hasard ! les terrains situés au nord de la route qui va vers Saasenheim, sont plus noirs et plus profonds, avec un bon taux de matières organiques et une nappe phréatique très proche, voir affleurante lors des remontées de nappe en période humide. Plus au nord, vers Sundhouse, les terres deviennent plus argileuses et collantes, mais résistant mieux à la sécheresse. Il est de coutume de dire que le village est implanté sur les meilleures terres du ban communal.

Les villageois encore propriétaires du foncier familial ne sont plus nombreux à cultiver eux-mêmes leurs terrains. Les quelques agriculteurs du village encore en activité en cultivent une partie mais un bon nombre de parcelles sont exploitées par d’autres agriculteurs venant des communes des alentours.

L’élevage bovin et porcin a disparu progressivement dans le village. Un élevage de poulets label rouge élevés en plein air est la seule production animale en activité à Schoenau. Les cultures principales sont le maïs grain, le blé, la betterave sucrière, le soja, le tournesol et quelques hectares de luzerne vendue à des éleveurs de bovins.